Angers
Chapelle de la
Barre
En 1642, Jacques de
Gouby, prieur de l'abbaye Saint-Nicolas,
fait construire rue de la Barre une demeure
de plaisance dont la chapelle constitue
aujourd'hui le seul vestige. Un marché
passé en 1659 signale le nom du sculpteur
et retablier,
Pierre
Biardeau.
L'iconographie très riche de ce retable
illustre parfaitement
le discours développé par
la Réforme catholique, insistant
sur la Rédemption du Christ et le
rôle majeur de la Vierge. Celle-ci
se détourne de l'Enfant et de l'ange
qui montre la croix, symbole du sacrifice
du Christ à venir. Mais son regard
se pose à droite sur l'ange qui lui
présente la couronne d'épines,
vision du martyre. L'Enfant Jésus,
les yeux dirigés vers les cieux,
aspire déjà à son supplice
rédempteur, quittant les bras de
sa mère pour saisir la croix. Le
pied de la Vierge et la croix tenue par
le Fils terrassent le dragon, symbole de
l'hérésie.
La statuaire mouvementée se libère
ici totalement du cadre architectural :
la torsion des corps et l'emphase des gestes
sont caractéristiques du sculpteur
Biardeau et plus généralement
de l'art baroque qu'il introduit à
Angers. Les statues latérales de
saint Jean (témoin de la Passion
du Christ) et de saint Jacques (patron de
la paroisse) participent au mouvement ondoyant
du groupe central couronné par Dieu
le Père.
A
voir en particulier :
- Motifs a sgraffitto bleus : la
couche de peinture bleue est grattée
pour laisser réapparaître la
couche sous-jacente dorée.
- Putto
accompagnant Dieu le Père dans la
nuée.
|