d'Intimité, d'Éternité, la peinture monumentale en Anjou au temps du roi René

du 6 octobre 2007 au 6 janvier 2008

Dénézé-sous-le-Lude, Église Saint-Jean-Baptiste

Église inscrite à l'Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques
(27 septembre 1963)
Peintures classées Monuments Historiques
(20 décembre 1916)

Église ouverte au public sur rendez-vous

L'église Saint-Jean-Baptiste est une église romane qui fut agrandie au début du XVIe siècle avec la construction d'une chapelle ouverte au sud du chœur, puis d'une seconde édifiée plus tardivement au nord pour former un transept. Les peintures ornent le cul-de-four de l'abside où trois campagnes se superposent. Les deux premières datent de la fin du XIIe siècle et du second quart du XIIIe siècle et la dernière appartient à la seconde moitié du XVe siècle. Les peintures furent découvertes en 1859 à l'occasion de travaux de restauration de l'église.

La superposition des trois campagnes picturales reprenant le thème du Christ en gloire accompagné des symboles des évangélistes pose des problèmes de lisibilité, les couches se mêlant de manière inextricable. Aux compositions hiératiques immobile, figé du Christ en gloire des XIIe et XIIIe siècles, succède au XVe siècle une représentation moins traditionnelle où des figures d'anges musiciens et de séraphins anges de la première hiérarchie représentés avec trois paires d'ailes sont ajoutées à la composition : l'espace sacré de la mandorle gloire ovale en forme d'amande entourant le Christ triomphant n'est plus réservé au seul Christ. C'est sans doute le mauvais état de conservation de la peinture XIIIe  siècle qui a entraîné la réalisation d'un nouveau décor dans la seconde moitié du XVe siècle.

L'espace du cul-de-four autour de la mandorle est découpé en quatre compartiments à bordures végétales accueillant chacun le symbole d'un évangéliste :

• à droite, on trouve le taureau de Luc et l'ange de Matthieu qui datent du XVe siècle.
• à gauche, les peintures du XVe siècle ont disparu. On voit alors réapparaître les peintures du XIIIe siècle représentant l'ange de Matthieu et le lion de Marc.

Le peintre du XVe siècle a donc inversé la place de Matthieu et Jean par rapport à l'image précédente.