Le patrimoine rural
Le paysage du Segréen n’a guère varié jusqu’au milieu du 20e siècle. Il s’est principalement constitué par les défrichements des 12e et 13e siècles. Autour des villages, ces terres nouvellement mises en culture sont en grande partie quadrillées par le bocage, composé de pièces de terre entourées de fossés et de haies. Les fermes y sont dispersées, chacune étant postée au milieu de ses terres. Si aujourd’hui, toutes les exploitations agricoles sont nommées "fermes", il n’en était pas de même sous l’Ancien Régime, époque à laquelle elles étaient désignées par les termes "métairie" et "closerie".
La révolution agricole engagée à partir du début du 19e siècle marque profondément le territoire. Le chaulage des terres accroît nettement les rendements et permet la mise en culture de parcelles jusque là laissées en jachère. Cette prospérité est également due à l'amélioration technique du matériel agricole.
D'autre part, à partir de 1850, à l’instigation du comte de Falloux, la race bovine anglaise de Durham, croisée avec la vache mancelle, donne naissance à la race Maine-Anjou, alliant la qualité bouchère de la première à la qualité laitière de la seconde. Ces innovations s’accompagnent de transformations architecturales : les théories hygiénistes assurent que les rendements de l’agriculture et de l’élevage passent par une meilleure organisation et une meilleure hygiène des bâtiments, et que l’exploitation elle-même est plus prospère si le fermier peut disposer d’un certain confort. C'est dans cet esprit que d'imposantes fermes-modèles voient le jour dans le Segréen.