Confort et vie quotidienne dans le château

Confort et vie quotidienne dans le château

Au-delà de leur intérêt architectural, le manoir et le château constituent avant tout le cadre de la vie quotidienne et le théâtre des rapports sociaux entre noblesse et domesticité. Au fil des siècles, l’usage et la distribution des pièces s’accordent aux nouveaux modes de vie alors que les innovations techniques (éclairage, chauffage, hygiène) contribuent à améliorer le confort de la demeure campagnarde.

Le quotidien dans le manoir

Il se déroule dans la salle, espace mixte où le maître reçoit ses invités et prend ses repas avec sa famille.
La cheminée en est l’attribut majeur, utilisée aussi bien pour chauffer la pièce que pour cuire les aliments.
On y trouve également des meubles « d’attache », tels les placards muraux, où l’on dépose la vaisselle, et les coussièges, petits bancs en pierre aménagés dans les embrasures des fenêtres.
Afin de mieux éclairer l’espace intérieur, les baies sont d’ailleurs agrandies à partir de la Renaissance, notamment sous forme de croisées fermées désormais par des vitraux.
À côté de la salle prend place une cuisine avec cheminée, fournil, passe-plat, un évier dont les eaux s’écoulent dans les douves et parfois une « dépense » où l’on peut conserver les denrées et entreposer les meubles de table.
Le confort est aussi lié à quelques détails pratiques : sol dallé, main courante dans l’épaisseur du mur de l’escalier, traitement soigné des huisseries…

Domaines et dépendances

Château de Raguin (Chazé-sur-Argos), baies à meneaux de la petite chambre du 1er étage, XVIe-XVIIe siècle).

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Exemples de placards muraux au manoir de la Poitevinière (Juvardeil, fin XVe ou début XVIe siècle) et au manoir de la Fleuriaie (Aviré, XVIIe siècle).

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Partition et spécialisation des espaces

Difficiles à chauffer, les grandes salles seigneuriales vont progressivement disparaître.
À partir du XVIIe puis tout au long du XVIIIe siècle, les espaces de la demeure se spécialisent en zones de réception, d’intimité et de service.
De nouvelles pièces apparaissent : le vestibule, le salon de compagnie puis la salle à manger ; la bibliothèque, le fumoir et la salle de billard au cours du XIXe siècle. À la chambre, dessinée encore en fonction de la place des meubles, on associe une garde-robe (pièce avec des coffres pour y ranger les vêtements), un cabinet et une étude.
Les pièces de service sont définitivement reléguées au sous-sol pour éloigner les hôtes du bruit et des odeurs liés à l’activité qui y règne.
Cellier, lingerie côtoient la cuisine associée parfois à une boucherie pour stocker la viande (château de Challain).
Quant aux domestiques, ils prennent leurs repas dans une pièce attenante à la cuisine et dorment à l’entresol ou dans les combles.

Domaines et dépendances

Cuisine du château de Challain-la-Potherie.

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Exemple de potager, pour cuire et réchauffer les aliments.

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Des améliorations techniques au service du confort

Même si l’on se soucie d’hygiène dès le Moyen Âge, comme l’attestent les latrines ou encore les bains ou étuves dont disposaient certaines habitations (le Gué à Loiré), il faut attendre le XIXe siècle et les améliorations apportées à l’adduction d’eau pour voir un confort plus marqué.
Éolienne ou château puisent l’eau qu’un système de canalisations conduit jusqu’à la demeure pour alimenter tout autant la cuisine que les lieux d’aisance ou la salle de bain, comme à Challain ou aux Brosses (Saint-Clément-de-la-Place).
Enfin, dans certains grands châteaux de cette époque, le chauffage des pièces de réception, de plus en plus vastes, est optimisé par l’utilisation de chaudière à charbon.

Domaines et dépendances

Salle de bain au château de Challain.

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Chaudière du château de Challain.

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