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De la commande à l’exécution

De nombreuses personnes concourent à la construction et à l’embellissement des châteaux. En premier lieu, c’est le commanditaire qui est à l’origine de la construction ou de l’aménagement de ces demeures. Seigneur, noble ou nouveau propriétaire foncier enrichi au XIXe siècle, il affiche ainsi sa réussite sociale. Pour affirmer son prestige, il n’hésite pas à faire appel à un architecte renommé et à s’adjoindre un architecte-paysagiste prestigieux, afin de créer une mise en scène spectaculaire de la demeure.

Le propriétaire-commanditaire

Les noms de quelques grandes familles de la noblesse angevine sont étroitement liés à certains manoirs et châteaux.
Ainsi le château de Saint-Hénis (Andigné) appartenait à la famille d’Andigné, dont la filiation remonte à 1336.
La lignée des Charnacé est attestée dès le XIe siècle et le château du Bois-Montbourcher à Chambellay est le siège de leur fief.
Ces illustres familles ne sont toutefois pas les seules à faire édifier de telles demeures.
Dès le XVe siècle, des marchands enrichis par le commerce imitent les seigneurs traditionnels : Marin Cérisay, un marchand boucher de la ville d’Angers, fait ainsi construire au XVIe siècle le manoir de la Grée à Montreuil-sur-Maine.
Au XIXe siècle, des familles ayant fait fortune dans le commerce (les Richou à la Maison Blanche à Brain-sur-Longuenée), dans l’agriculture ou la politique (Charles Louvet à la Chesnaie à Pruillé), font ériger de nouveaux châteaux qui rivalisent avec ceux de l’aristocratie angevine.

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Le château du comte de Falloux (Bourg-d’Iré), attribué aux architectes Hodé et Cordoin (2e moitié du XIXe siècle).

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Détail sculpté de la façade du château de la Chesnaie (Pruillé), monogramme du propriétaire Charles Louvet.

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L’architecte

Tout en suivant les directives du commanditaire, l’architecte inscrit indéniablement son style dans les constructions qu’il réalise.
Si quelques noms sont mentionnés dans les documents médiévaux et modernes, ce sont les architectes du XIXe siècle que nous connaissons le mieux.
Le plus célèbre est certainement René Hodé (1811-1874), souvent associé au style néogothique dont il pare de nombreux châteaux, notamment Challain-la-Potherie.
Auguste Beignet (1837-1924), l’un des architectes angevins les plus renommés, construit des bâtiments publics, mais également le château de l’Oseraie à Chemiré-sur-Sarthe.
Auguste Bibard, la dynastie Dainville, Ernest Bricard, Michel-Sébastien Dellêtre, Charles-Paul Roques participent également à la restauration ou à la construction de nombreux châteaux au XIXe siècle.

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Ernest-François Dainville, projet pour le château de la Buronnière à Juvardeil (A.D. Maine-et-Loire).

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Signature de l’architecte Auguste Beignet (A.D. Maine-et-Loire).

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Le paysagiste

Au XIXe siècle, les architectes s’occupent moins de la conception des jardins et les professions de jardiniers
et de paysagistes s’affirment : l’Anjou bénéficie ainsi de l’intervention de grandes signatures.
Le comte de Choulot (1794-1864), à l’origine de la notion de parc agricole, réalise un projet de jardin pour le château de la Chesnaie à Pruillé.
Il oeuvre également au château de l’Isle-Briand et probablement à celui des Rues. Auguste Killian (1834-1894), qui travaille à Angers à partir de 1857, intervient au château de Vallière à Loiré.
André Leroy (1801-1875) ajoute à son activité de pépiniériste celle de paysagiste et fournit de nouvelles variétés de plantes, notamment pour le parc du château de Launay à Sceaux-d’Anjou.
D’autres noms apparaissent dans les archives : Jacques Chevalier (château de la Roche à Noyant-la-Gravoyère), Eugène Fargeau (manoir de l’Aunay à Louvaines), les frères Bülher (Le Gué à Loiré) ou encore Édouard André qui entreprend la restauration des jardins de la Lorie.

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Fabriques de jardin, détails extraits du projet de parc pour la Chesnaie (Pruillé), par le comte de Choulot, 1861 (Archives privées).

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