Domaines et dépendances

Domaines et dépendances

Châteaux et manoirs marquent le territoire par leur fonction économique et leur dimension symbolique. Depuis le Haut Moyen Âge, une seigneurie se divise en deux parties exploitées selon des modes différents : les tenures, données à des paysans contre une redevance et le domaine (ou réserve) mis en valeur par le seigneur pour son seul profit. Fermes, moulins ou forges s’y développent en participant à la vie économique comme à l’aménagement des terres. Le « chef-lieu » de la seigneurie est l’endroit où réside le maître, maison noble ou château avec ses dépendances, qui témoignent du rang social du propriétaire et de la vie quotidienne qu’il mène en ses murs.

Aménagement et exploitation du territoire

Outre la position stratégique, ce sont les impératifs économiques qui priment dans le choix d’un lieu d’installation : terres fertiles, bois, proximité des matériaux de construction et point d’eau pour l’établissement d’un moulin.
Permettant de transformer ou d’affiner de nombreuses matières premières (bois, pierre, peaux, textiles et métaux, tan), ce dernier est le moteur du développement artisanal et devient une source de revenus importants pour son propriétaire.
Les fermes (métairies ou closeries) constituent un autre mode d’exploitation du territoire (culture, élevage).
Avec le remembrement des terres et l’adaptation de nouvelles techniques agricoles, le XIXe siècle apparaît dans le Segréen comme une période de transformation des domaines fonciers et d’innovations architecturales pour les bâtiments d’exploitation.

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La grande ferme modèle construite en 1872 au château de l’Isle-Briand (Le Lion-d’Angers).

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Le château de la Faucille (L’Hôtellerie-de-Flée) avec ses moulins installés au bord de l’Oudon (plan cadastral de 1826, A.D. Maine-et-Loire).

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La symbolique architecturale

L’environnement du manoir doit marquer l’appartenance de ses propriétaires à une élite sociale : des éléments défensifs comme l’enceinte ou les douves, la présence d’une chapelle, la fuie (ou colombier) constituent autant de signes distinctifs.
Quand bien même leur usage se déprécie au fil du temps, certains de ces éléments perdureront, parfois de façon décorative, mais toujours de manière symbolique.
Tout au long du XIXe siècle, les nouvelles fermes des domaines châtelains adoptent un plan régulier en U, certes plus rationnel, mais également évocateur de la forme close et défensive, apanage des constructions seigneuriales.

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Fuie (ou colombier) du château de Bouillé (Bouillé-Ménard).

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La chapelle et l’enclos du manoir du Grand Carqueron (Le Lion-d’Angers), XVIe siècle.

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Les dépendances

Les dépendances s’organisent autour d’une basse-cour ou d’une avant-cour avec ailes en retour de part et d’autre du logis.
À côté des granges et étables à fonction agricole, la boulangerie, la laiterie, le cellier ou la buanderie, participent à la vie quotidienne des habitants du château.
Les écuries et leurs annexes (sellerie, logement de palefrenier) bénéficient d’un traitement architectural soigné.
Le cheval sert jusqu’à la fin du XIXe siècle pour le transport et les loisirs, notamment la chasse.
Le château de la Lorie fut même, dès le XVIIIe siècle, un lieu d’élevage comme en témoignent les écuries qui abritent un petit manège et le champ de courses, aménagé à la fin du XIXe siècle et toujours en activité.

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Le manège et les écuries du château de la Lorie (La Chapelle-sur-Oudon), XVIIIe siècle.

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Plans et élévations des communs du château de l’Oseraie (Chemiré-sur-Sarthe), par l’architecte Adrien Dubos, 1895 (Archives municipales d’Angers).

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